C’est un fronton de plus de quinze mètres, dit « surbaissé », qui orne avec majesté la large façade du Panthéon et qu’a décoré Pierre-Jean David dans les années 1830-1837.
Œuvre colossale et admirable qui n’a jamais été inaugurée officiellement car elle fit l’objet d’une vive et méprisable polémique politicienne avec les autorités de l’époque ; le sculpteur fier de sa liberté ne voulant faire aucune concession sur les personnages et les symboles qu’il avait choisis et qui s’offrent à la vue du public qui entre dans ce temple laïc dédié aux grands hommes de la nation française.
C’est là que l’on découvre – méconnu – un Voltaire assis, heureux de l’intérêt qu’on lui porte encore, avec derrière lui, un Rousseau sceptique et méditatif qui tourne le dos à la Patrie distribuant des couronnes de lauriers quand il demeure « l’étranger de Genève ».
La visite de la Galerie David à Angers révèle un second Voltaire, debout, au sourire malicieux, en bas-relief aux pieds d’un noble Gutemberg en plâtre. Une fois de plus, l’artiste franc-maçon spiritualiste et républicain de gauche eut maille à partir avec les monarchistes cléricaux lors de l’inauguration (ratée) du bronze à Strasbourg en 1840.
Voltaire, l’aimé des arts pour la vigueur de son esprit, franchit les siècles hardiment .
Max Bayard, Angers, décembre 2007